Ils viennent de leur terre c’est le sang du pays
Ils prennent leur outil pour monter à Paris
Comme Jacquou prenant la fourche du croquant
Ils viennent se dresser contre tous ces géants
Voici devant les chars les enfants des croquants meurtris de charges
Ils sont ta vérité pourtant
malgré tout le mépris
La terre tu y est né et c’est bien en son sein qu’on ira se coucher
Paysan paysan fils du temps d’la rivière et du vent en avant en avant sur un tracteur des rêves d’enfant
Dans la fraîche rosée du matin vois celui
Qui a choisi d’aimer jusque dans l’agonie
Toi qui le prends de haut qui méprises ses maux
Qui le juges si rustre il a tes idéaux
Sache que le parfum de sa ferme est plus doux
Que celui de tes rues où règne le bon goût
La campagne réchauffe le cœur des enfants, qui gardent la passion jusqu’au fond de leur sang
Refrain
Et dans cette magie bercée par un clocher où chante fier un coq sur le tas de fumier il faut que les petits salissent encore leurs shorts, rêvent sur les tracteurs et montent sur les bottes.
Regarde bien tes mains elles ne mentent jamais, les as-tu bien cornées, fendues de vérité ?
Ont-elles beaucoup saigné sur les fourches à fumier comme celles de nos mères qui sentaient bon l’été.
Refrain
Les collines ruissellent de la sueur des héros pour faire jaillir du sol ce qu’il y’a de plus beau
La vie du végétal, de l’animal, de l’homme, par ce métier si vieux qu’il en est notre axiome
Oui pour changer le monde il faut partir de là
Où naissent les savoirs ancestraux avant toi
Tu te nourris du fruit du travail et
tu marches sur le dos des aïeux qui suivaient tous la vache.
Refrain
Les héros de nos champs meurent comme les oiseaux, dont la campagne vide ne chante plus l’écho
La faucheuse attend là que se couchent les hommes mais la Luzerne surprendra le vieil automne
Refrain
Jean-Baptiste Siaussat
Source